L’organisation non gouvernementale Action contre la faim a annoncé la réouverture de ses cliniques mobiles dans plusieurs provinces d’Afghanistan après une suspension temporaire de ses activités suite à la décision des Talibans d’interdire aux femmes de travailler pour des ONG dans le cadre de leurs restrictions des droits dans ce pays d’Asie centrale.
Action contre la faim a souligné qu’elle reprenait «progressivement» ses activités dans les provinces de Badakhshan, Daikondi, Ghor et Helmand, «où l’accès aux soins de santé est limité» et a souligné que pendant ce temps, elle avait «maintenu opérationnels deux centres de traitement nutritionnel vitaux dans la province de Helmand».
Le responsable de l’ONG en Afghanistan, Samy Guessaby, a expliqué que cela a été rendu possible grâce à une dérogation du ministère afghan de la santé qui a permis «à tout le personnel, hommes et femmes, de continuer à mener des activités vitales». «Nous reprenons maintenant progressivement les opérations de nos cliniques mobiles dans les zones où les services de santé sont extrêmement limités», a-t-il déclaré.
Actuellement, deux des équipes sanitaires mobiles d’Action contre la faim travaillent avec des communautés dans les provinces de Ghor et d’Helmand. Le personnel de l’ONG fournit des soins médicaux vitaux aux femmes et aux enfants, et veille à l’amélioration de la santé et de la nutrition de l’ensemble de la communauté. «Les cliniques mobiles de l’organisation à Daikondi et Badakhshan devraient rouvrir dès que possible», a-t-il déclaré dans un communiqué.
Guessabi a souligné que «depuis près de 30 ans, les femmes constituent un pilier important de notre travail de lutte contre la faim en Afghanistan». «Avec la communauté humanitaire du pays, nous continuons à plaider pour que les autorités talibanes mettent rapidement fin à l’exclusion des femmes annoncée en décembre. Cette interdiction met en danger la vie de millions de personnes dans le pays», a-t-elle ajouté.
Les cliniques mobiles sont «une bouée de sauvetage» compte tenu de la pénurie de centres de santé dans les zones rurales d’Afghanistan et permettent aux travailleurs humanitaires de fournir des services de santé essentiels aux personnes vivant dans des zones difficiles à atteindre. Dans les cas graves de malnutrition, les équipes mobiles orientent les enfants et les femmes gravement malades vers les hôpitaux.
En réponse à des plaintes internationales, les Talibans ont précisé que l’interdiction faite aux femmes de travailler pour des ONG opérant dans le pays ne concerne pas le personnel international ou des Nations unies, ni le personnel de santé féminin. Cette mesure a conduit plusieurs ONG à suspendre leurs activités.
Les Nations unies ont appelé les talibans à lever immédiatement les dernières restrictions imposées à la vie publique des femmes afghanes, notamment l’interdiction de l’enseignement universitaire, et ont mis en garde contre les «terribles effets en cascade» sur leur vie et sur la situation générale du pays.
Source: (EUROPA PRESS)