Le chef du gouvernement andorran, Xavier Espot, a demandé jeudi l’instauration de quotas migratoires dans l’accord d’association en négociation avec l’UE depuis 2015, et a défendu la conclusion d’un accord similaire à celui du Liechtenstein : «Ce serait très pratique pour nous».
Lors d’une conférence et d’un déjeuner-colloque organisés par Barcelona Tribuna, auxquels a également participé le ministre catalan de l’Intérieur, Joan Ignasi Elena, M. Espot s’est dit «très confiant» que les négociations aboutiront à un accord de ce type, et a précisé que, dans les pourparlers, on calcule déjà les quotas annuels en fonction de la croissance démographique.
M. Espot a déclaré que l’accord implique l’acceptation de la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et de la prestation de services : ils ont déjà finalisé les termes de la libre circulation des biens, ils sont en train de négocier la libre circulation des personnes et la prestation de services, et ils doivent encore s’occuper de la libre circulation des capitaux.
Il a également déclaré que les pierres d’achoppement dans la négociation de la libre circulation et de la prestation de services aux personnes ont été la politique migratoire, pour laquelle il a opté pour le modèle du Liechtenstein, ainsi que le monopole des opérateurs publics andorrans d’électricité et de télécommunications.
M. Espot s’est félicité de l’existence d’un préaccord pour le secteur de l’électricité et a rappelé qu’il existe dans l’UE un précédent d’accord avec la Corse (France), qui a été autorisée à conserver un opérateur électrique exclusif : «Nous en avons la garantie».
ROAMING EN ANDORRE En ce qui concerne les télécommunications, il a affirmé qu’il s’agira d’un élément clé des négociations, après quoi il a souligné que le système de «roaming» en Andorre disparaîtra.
Un autre point chaud des négociations est le contrôle systématique du casier judiciaire des personnes, qui est l’une des demandes d’Andorre, et M. Espot prédit qu’il y aura un accord car «les négociations sont bien engagées».
PRÉSIDENCE EUROPÉENNE DE L’ESPAGNE Son intention est de signer cet accord d’association avec l’UE pendant la présidence espagnole du Conseil de l’UE, au second semestre 2023, et M. Espot s’est engagé à travailler intensément pendant ces mois pour pouvoir le conclure d’ici là.
En ce qui concerne la libre circulation des capitaux, il a déclaré qu’ils accepteront qu’il y ait des succursales bancaires en dehors de la Principauté «tant que les banques andorranes seront en mesure de lutter à armes égales», et a prédit que ce processus passera par une longue transition, car il le considère comme très embryonnaire pour le moment.
CONNEXIONS FERROVIAIRES M. Espot a expliqué que les connexions ferroviaires d’Andorre avec l’Espagne sont très compliquées car il s’agit d’un projet très coûteux en raison de l’orographie du terrain.
Il n’exclut cependant pas un projet cofinancé par son gouvernement, le gouvernement espagnol et la Generalitat de Catalunya, mais admet que ce ne sera probablement pas à court terme.
WINTER OG Interrogé sur l’échec du projet des Jeux olympiques d’hiver dans les Pyrénées, il a regretté qu’il s’agisse d’une occasion perdue pour Andorre, mais il a exclu de pointer un doigt accusateur, en référence aux divergences entre le gouvernement d’Aragon et la Generalitat sur la candidature partagée.
Le chef du gouvernement a affirmé que leur collaboration ne pourrait avoir lieu qu'»une fois les différences internes surmontées», et a ajouté qu’il s’agit d’un projet qui ne peut être exclu à l’avenir, car il permettrait d’améliorer certaines zones pyrénéennes en crise, a-t-il déclaré textuellement.
YOUTUBERS EN ANDORRE En ce qui concerne les «youtubers» qui se sont installés dans le pays récemment, Espot ne pense pas qu’ils soient d’un bénéfice particulier pour l’Andorre, et ne promeut pas l’arrivée de ces personnes.
«L’Andorre est bien plus que cela. Ces dernières années, de nombreuses personnes et familles ayant des intérêts différents sont venues vivre ici, et elles viennent de moins en moins en raison de la compétitivité fiscale», a-t-il souligné.
Source: (EUROPA PRESS)
