Le PPE préconise un financement de l’UE pour la construction de clôtures aux frontières de l’UE

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Archive – Clôture frontalière entre la Pologne et l’exclave russe de Kaliningrad – Attila Husejnow/SOPA Images via / DPA

Le Parti populaire européen (PPE) a plaidé lundi en faveur de l’utilisation de fonds européens pour financer la construction d’infrastructures destinées à freiner l’arrivée de migrants dans l’Union européenne, dans le cadre de sa position en vue du Conseil européen de la semaine prochaine, au cours duquel les dirigeants européens se pencheront sur l’augmentation des flux migratoires.

Lors d’une rencontre avec des journalistes au Parlement européen, l’eurodéputé néerlandais Jeroen Lenaers a déclaré que le sommet des 9 et 10 février à Bruxelles devrait être le moment de passer des paroles aux actes sur les questions de migration et de faire des pas en avant, en vue d’approuver le pacte sur les migrations avant la fin de la législature.

À cet égard, contrairement à la position de la Commission européenne qui consiste à accélérer le retour des migrants et à donner plus de moyens aux garde-frontières et garde-côtes de l’UE (Frontex), ainsi qu’à protéger les frontières extérieures, le coordinateur du PPE pour les affaires intérieures et la justice a défendu l’investissement de fonds européens dans les infrastructures frontalières.

«Si douze États membres exigent que la priorité soit de dépenser plus de fonds pour la protection des frontières, nous devrons la traiter comme une priorité», a-t-il déclaré, appelant à briser le «tabou» que constitue pour l’exécutif européen le financement de murs ou de clôtures.

Il a fait valoir qu’elle devrait être envisagée «si les États membres considèrent que c’est le meilleur moyen de protéger leurs frontières». «L’option doit être là pour pouvoir utiliser les fonds européens, nous n’allons pas forcer les pays qui ne veulent pas construire ces infrastructures, mais s’ils considèrent que c’est le meilleur moyen, nous devons être là», a-t-il insisté.

Cette avancée intervient face à la situation que traversent des États membres comme la Bulgarie, après que l’Autriche a demandé à allouer 2 milliards d’euros à une installation destinée à bloquer le passage des migrants en provenance de Turquie. Il a qualifié d'»injuste» le fait que la présidente de la Commission européenne, la très «populaire» Ursula von der Leyen, assure que la situation en Bulgarie est une «priorité» mais qu’elle n’est pas disposée à apporter une aide financière européenne pour protéger la frontière.

Lenaers a évoqué différents instruments européens tels que le fonds d’asile ou le fonds de sécurité intérieure pour pouvoir financer ces initiatives, au milieu d’une bataille permanente avec Bruxelles, qui a jusqu’à présent exclu ce scénario et s’est concentrée sur le renforcement de la coopération avec les pays d’origine et le redoublement du rôle de Frontex.

De même, la position du groupe «populaire», qui sera formellement adoptée ce mercredi devant la session plénière à Bruxelles, reprend l’idée de «plateformes de débarquement» pour les migrants «hors Europe» afin de mettre fin au modèle économique des trafiquants. Cette proposition, suggérée en 2018 par le président du Conseil européen de l’époque Donald Tusk, permettrait un plus grand contrôle de la migration et des voies légales pour ceux qui ont besoin de protection en Europe, défendent les rangs du PPE.

Selon M. Lenaers, face au scénario actuel qui voit arriver ceux qui sont en assez bonne santé et qui ont les moyens de payer la traversée vers l’Europe, l’UE-27 doit défendre un modèle qui aide les plus vulnérables et les réfugiés à trouver la protection dont ils ont besoin en Europe.

En ce qui concerne la solidarité entre les pays, le député «populaire» a souligné que la répartition des migrants entre les pays de l’UE a jusqu’à présent bloqué les négociations, raison pour laquelle il a défendu l’idée que pour que ce type de mécanisme fonctionne, il devrait se faire sur une base volontaire.

Dans ce sens, il a conclu que la solidarité devrait s’exprimer non seulement avec la répartition des migrants arrivant en Europe, mais avec tous les éléments de la politique migratoire, tels que les ressources humaines et les instruments financiers mis à disposition par l’UE pour faire face à la question.

Source: (EUROPA PRESS)