Le Congrès péruvien a rejeté ce vendredi à la dernière minute l’idée d’avancer la convocation des élections présidentielles à 2023, après que quelques heures plus tôt le banc des pro-Fujimori ait proposé de remplacer la proposition précédente de tenir les élections en avril 2024.
Avec 65 voix contre, 45 en faveur et deux abstentions, le texte de substitution proposé par le président de la Commission de la Constitution et député de Fuerza Popular, Hernando Guerra García, a été rejeté par le Parlement andin, n’atteignant pas les 87 voix nécessaires, rapporte «La República».
La proposition a été rejetée après que le Congrès a approuvé par 78 voix le vote sur un éventuel changement de la date des élections, convenu le 20 décembre lors d’un vote préliminaire pour avril 2024.
Plus précisément, le banc de gauche a rejeté la mesure, arguant de la nécessité d’un nouveau processus électoral incluant une Assemblée constituante, considérant que la proposition faite par la Fuerza Popular pro-Fujimori était » frauduleuse «.
Toutefois, bien que la date des élections anticipées n’ait pas été approuvée – comme le réclament les participants aux manifestations qui secouent le pays – un nouvel examen aura lieu lundi 30 février, après que le président du Congrès, José Williams, a suspendu la session, selon la station de radio RPP.
Quelques heures plus tôt, la présidente du Pérou, Dina Boluarte, avait exhorté le Congrès à fixer «la date et l’heure» pour avancer les élections, qualifiant cette mesure d’urgente.
«La proposition, qui ne comporte aucune condition, nous sortira de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons (…) Les élections devraient être avancées à la date et à l’heure que le Congrès décidera». Nous, membres de l’exécutif, allons immédiatement organiser ces élections», a-t-elle ajouté.
Le Pérou traverse une profonde crise politique à la suite de la destitution par le Congrès de l’ancien président Pedro Castillo, qui a annoncé le 7 décembre que le Parlement andin serait dissous et qu’un gouvernement spécial serait mis en place.
Suite à l’arrestation de l’ancien président, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans diverses régions du pays pour demander la démission du président Dina Boluarte, la dissolution du Congrès et la convocation urgente d’élections présidentielles. Depuis lors, plus de 60 personnes ont été tuées lors d’émeutes entre les manifestants et les forces de sécurité.
Source: (EUROPA PRESS)