L’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités chinoises à respecter les droits fondamentaux des manifestants à protester «pacifiquement» contre les «restrictions draconiennes de la politique dite du «COVID zéro»».
«Les autorités chinoises ne devraient pas réprimer les manifestations, mais permettre à chacun d’exprimer ses opinions de manière pacifique», a déclaré Yaqiu Wang, chercheuse de HRW en Chine, ajoutant que les manifestants courent des «risques extraordinaires» en exigeant l’application des droits de l’homme.
En ce sens, il a déclaré que Pékin «a sérieusement sous-estimé la volonté» des populations du géant asiatique. «Le peuple, avec un courage incroyable, montre au Parti communiste chinois et au monde entier qu’il a, comme tout le monde, son mot à dire sur la façon dont il est gouverné», a-t-il déclaré.
Depuis vendredi, les habitants de la Chine ont organisé plusieurs manifestations dans différentes villes du pays pour protester contre les mesures imposées contre le coronavirus dans le cadre de la politique dite «COVID Zéro» mise en œuvre par Xi Jinping.
Les protestations ont été déclenchées par un incendie dans la ville d’Urumqi, dans la région occidentale du Xinjiang, où au moins 10 personnes sont mortes, en raison, semble-t-il, de la lenteur des pompiers à répondre aux restrictions contre le coronavirus.
Les chants en faveur de la fin de la politique dite «COVID zéro» ont également été accompagnés de critiques à l’égard du manque de transparence des autorités chinoises et de leur politique de répression de la liberté d’expression.
Les images des manifestations ont laissé des chants et des slogans tels que «Démissionne, Xi Jinping ! Démissionne, Parti communiste !» dans le contexte d’un mécontentement social croissant alors que le géant asiatique enregistre des records de cas positifs quotidiens jamais vus depuis le début de la pandémie.
La veille de l’événement, une attaque a été signalée contre le journaliste de la BBC Edward Lawrence, qui a été «battu et frappé à coups de pied par la police» avant d’être placé en détention, selon le diffuseur lui-même.
Amnesty International, comme Human Rights Watch, a appelé dimanche les autorités chinoises à faire preuve de retenue face aux manifestations organisées dans plusieurs régions du pays, notamment à Pékin, Wuhan et Shanghai.