Pedro Castillo prête serment devant son nouveau Conseil des ministres

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Le président du Pérou, Pedro Castillo, avec son nouveau gouvernement – PRESIDENCIA DE PERÚ

Le président péruvien, Pedro Castillo, a prêté serment à son nouveau Conseil des ministres, qui sera composé de presque tous les ministres du gouvernement précédent, à l’exception de six changements seulement.

Quelques heures après avoir fait prêter serment à Betssy Chávez en tant que nouveau Premier ministre du Pérou suite à la démission d’Aníbal Torres, M. Castillo a nommé les responsables des 18 portefeuilles qui composeront son gouvernement, selon «La República».

Les changements concernent Oliverio Muñoz en tant que nouveau ministre de l’énergie et des mines, en remplacement d’Alessandra Herrera ; Eduardo Mora Aznarán à la tête du ministère de la production, en remplacement de Jorge Prado ; et Cinthyia Lindo en tant que ministre du développement et de l’inclusion sociale, dont le prédécesseur était la vice-présidente Dina Boluarte.

De même, Heidy Juárez, députée de Podemos Perú, a prêté serment en tant que ministre des femmes et des populations vulnérables ; Juan Rodo Altamirano a prêté serment en tant que ministre du développement agraire et de l’irrigation ; Silviana Robles, de Perú Libre, en tant que ministre de la culture, selon un communiqué de presse de l’exécutif.

Le reste des portefeuilles est resté inchangé, notamment celui de César Landa, qui continuera à diriger le ministère des affaires étrangères, celui de Daniel Barragán comme ministre de la défense et celui de Willy Huerta comme ministre de l’intérieur.

Le renouvellement du Conseil des ministres fait suite au refus du Congrès de soutenir la proposition du désormais ex-Premier ministre Aníbal Torres de réformer la loi sur les appels au référendum, avec laquelle l’exécutif entendait abroger la loi 31399, une réglementation qui, depuis le début de l’année 2022, entrave la convocation d’un vote populaire.

Cette mesure, adoptée par l’opposition au Congrès, a retiré au Jury national des élections (JNE) le pouvoir de soumettre à référendum des questions importantes pour les citoyens du Pérou, obligeant l’organisme à faire évaluer et approuver préalablement la proposition de vote par le Congrès.

Le chef du gouvernement avait espéré rendre au JNE le pouvoir de convoquer un référendum sans passer par l’approbation du Parlement, ce que le bureau du Congrès a rejeté catégoriquement jeudi.

«Le Conseil de présidence a décidé à la majorité de rejeter la question de confiance soulevée par le président du Conseil des ministres car il est interdit de soulever une question de confiance, comme l’a établi la Cour constitutionnelle», a déclaré le président du Congrès, José Williams, dans des propos rapportés par RPP.

Le chef du Parlement péruvien a justifié sa décision en affirmant que la proposition du Premier ministre du pays, Aníbal Torres, dépasse le cadre constitutionnel et légal car elle contourne le Congrès, ce qui représenterait «une grave altération» de l’État et de la séparation des pouvoirs.

Pour cette même proposition gouvernementale, l’opposition a déposé une plainte constitutionnelle contre le président Pedro Castillo, le premier ministre et les ministres de l’ensemble du pouvoir exécutif, alléguant qu’ils ont violé plusieurs articles de la Constitution.