Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a annoncé samedi que le projet de loi sur l’adhésion de la Finlande à l’OTAN sera prêt en décembre malgré les réticences exprimées par les États membres de l’OTAN, la Turquie et la Hongrie, qui n’ont pas ratifié l’adhésion du pays ni celle de la Suède.
«Le gouvernement est prêt à présenter un projet de loi sur l’adhésion de la Finlande à l’OTAN en décembre», a-t-il déclaré à propos d’une «loi qui peut être prête avant même que la Turquie et la Hongrie ne ratifient l’adhésion de la Finlande à l’OTAN», rapporte le quotidien finlandais Hufvudstadsbladet.
Dans son discours devant le conseil du parti des Verts, auquel il appartient, M. Haavisto a souligné que l’adhésion à l’OTAN ne modifiera pas les fondements de la politique étrangère de la Finlande.
«Bien que beaucoup de choses changent avec l’entrée de la Finlande dans l’OTAN, tout ne change pas. La politique étrangère de la Finlande est toujours fondée sur les droits de l’homme, nous soulignons toujours l’importance d’un système international fondé sur des règles et le respect du droit international», a-t-il déclaré.
Le 24 novembre, le bureau du président finlandais a demandé l’accélération des travaux sur une loi approuvant l’adhésion du pays à l’OTAN, alors que la Turquie et la Hongrie n’ont pas encore ratifié le protocole d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’alliance.
«La présidence de la République considère qu’il est opportun que la proposition du gouvernement pour l’approbation du traité de l’Atlantique Nord soit soumise au Parlement, indépendamment des ratifications manquantes, afin qu’il y ait la volonté d’approuver les accords dès que les conditions seront réunies», a déclaré le chef de l’État, Sauli Niinisto, dans un communiqué.
Le président faisait référence aux commentaires formulés cette semaine par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a confirmé que la Hongrie n’achèvera pas le processus de ratification de l’adhésion des deux pays à l’OTAN avant le début de l’année 2023, alors que l’on pensait que ce serait cette année.
M. Orbán a souligné que la Hongrie soutenait l’élargissement de l’OTAN et a déclaré que le vote parlementaire aurait lieu lors de la première session de 2023. «Les deux pays (nordiques) n’ont pas perdu une seule minute pour la Hongrie», a-t-il déclaré, selon les déclarations publiées par son gouvernement.
La Suède et la Finlande attendent également l’approbation de la Turquie, le pays qui s’est montré le plus réticent à adhérer à l’OTAN en raison de la présence dans ces pays d’individus qu’Ankara lie à des «organisations terroristes kurdes». L’élargissement du bloc nécessite l’aval des 30 États membres, de sorte que tous les alliés doivent faire leur part.