Le gouvernement russe a averti jeudi qu’une opération militaire terrestre turque contre des groupes kurdes dans le nord de la Syrie pourrait entraîner «une augmentation des activités terroristes», suite aux menaces du président turc Recep Tayyip Erdogan.
«Nous comprenons les préoccupations de la Turquie concernant les menaces qui pèsent sur sa sécurité nationale, mais nous pensons également qu’une opération terrestre sur le territoire syrien ne fera qu’accroître les tensions dans la région et entraîner une augmentation des activités terroristes», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Elle a souligné que Moscou «maintient des contacts étroits avec la Turquie sur la situation en Syrie» et a fait valoir que la meilleure façon de résoudre les problèmes de sécurité est un dialogue direct entre Ankara et Damas, selon l’agence de presse russe TASS.
Erdogan a souligné mercredi que la nouvelle campagne de bombardements contre les groupes kurdes en Irak et en Syrie «n’est qu’un début» et a réaffirmé qu’Ankara lancerait des opérations terrestres «lorsqu’elle le jugerait approprié». Il a également déclaré qu’il n’excluait pas de s’entretenir avec son homologue syrien, Bachar al-Assad, pour aborder la situation.
L’opération turque, baptisée «Griffe d’épée», a été lancée après l’attentat du 13 novembre à Istanbul, qui a fait six morts et que la Turquie impute au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Toutefois, tant le groupe que les SDF se sont dissociés de l’attaque et ont exprimé leurs condoléances aux victimes.
De son côté, la Russie est l’un des principaux soutiens internationaux du président syrien, et son intervention militaire en 2015 a permis aux forces gouvernementales de repousser les avancées des rebelles et de reprendre l’initiative sur le champ de bataille.