
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est dissocié lundi de l’attentat à la bombe perpétré dimanche dans la ville turque d’Istanbul, qui a fait au moins six morts et des dizaines de blessés, suite aux accusations du gouvernement turc contre le groupe, qu’Ankara considère comme une organisation terroriste.
«Tout d’abord, nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Nous n’avons rien à voir avec cet incident et il est bien connu du public que nous ne ciblons pas directement les civils et que nous ne cautionnons pas les actions dirigées contre les civils», a déclaré le commandement du quartier général du Centre de défense du peuple (HSM) dans un communiqué.
Elle a défendu que le PKK «est un mouvement qui mène une lutte honnête et légitime pour la liberté» et a souligné que le groupe «agit dans une perspective qui vise à créer un avenir commun, démocratique, libre et égalitaire dans la société turque». «À partir de ce point de départ, il est totalement hors de question que nous attaquions la population civile de quelque manière que ce soit», a-t-il fait valoir.
Le PKK a également souligné la «réalité amère» selon laquelle «le régime» en Turquie «a des difficultés face à cette lutte légitime», notamment «après avoir révélé l’utilisation d’armes chimiques et des images montrant qu’ils ont mis le feu aux cadavres de leurs propres soldats». Il a dénoncé «une tentative d’élaborer un plan obscur pour déformer la situation», comme le rapporte le portail d’information kurde ANF.
«Le fait que les autorités turques ciblent Kobani en lien avec cet incident révèle une partie de leur plan», a déclaré le PKK, qui a souligné que «le fait que l’auteur soit kurde ou syrien ne change rien aux conséquences». «Il est important que les milieux démocratiques et l’opinion publique turque voient cette période sombre et se battent pour dénoncer l’incident», a-t-il déclaré.
Cette déclaration est intervenue quelques heures après que le ministre de l’intérieur, Suleyman Soylu, a confirmé l’arrestation de la femme soupçonnée d’avoir posé la bombe sur l’avenue Istiklal, très fréquentée à Istanbul, et a désigné le PKK comme responsable. Il a également déclaré que «l’ordre de cette attaque terroriste meurtrière est venu d’Ain al Arab, dans le nord de la Syrie, où sont basées les Unités de protection du peuple (YPG)», en référence à une importante milice kurde syrienne liée au PKK.






