
L’ancien président du Pérou, Pedro Castillo, a accusé un «secteur putschiste», en référence au gouvernement, de tenter de «faire taire» les protestations citoyennes en les soutenant par des aides et des fonds économiques pour la presse au détriment de la réforme agraire et des primes pour la police et le syndicat national des enseignants.
Selon le président, dans une lettre manuscrite publiée sur ses réseaux sociaux, «le secteur putschiste, exploiteur et affamé» a alloué 1,8 milliard de soles – plus de 442 millions d’euros – à la presse pour «taire le massacre et la crise» dans le pays.
En ce sens, il s’est réaffirmé comme le président légitime du pays après avoir été élu par le «peuple oublié du Pérou profond», et a accusé certains pouvoirs de l’État de n’avoir laissé «même pas une minute» pour rejeter une telle décision des citoyens.
Sur ce point, il a fait allusion aux décisions controversées du Congrès de la République de ne pas l’autoriser à voyager à l’étranger, mentionnant spécifiquement le cas de ses voyages contrariés en Colombie et au Mexique pour l’inauguration de Gustavo Petro en tant que président et le sommet de l’Alliance Pacifique, respectivement.
REMERCIEMENTS AUX LEADERS RÉGIONAUX Enfin, M. Castillo a remercié le président de la Bolivie, Luis Arce, son homologue argentin, Alberto Fernández, le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, et le Petro susmentionné.
L’ancien président a transmis ses «salutations et sa gratitude» à ces dirigeants régionaux, qu’il a qualifiés de «frères», et a souligné son «identification et sa solidarité» avec le peuple péruvien et son «gouvernement légitime».
«Je leur dis que nous resterons fermes et que nous ne renoncerons ni n’abandonnerons la juste cause et la volonté populaire du peuple péruvien», a conclu l’ancien président Castillo, qui signe la lettre en tant que «président constitutionnel du Pérou».
Les gouvernements du Mexique, de la Colombie, de la Bolivie et de l’Argentine ont publié cette semaine une déclaration exprimant leur préoccupation quant à l’expulsion et à la détention de M. Castillo, appelant les institutions du pays andin à respecter «la volonté du peuple dans les urnes».
Suite à cela, le ministère péruvien des affaires étrangères a convoqué mercredi les ambassadeurs du Mexique, de Bolivie et d’Argentine ainsi que le chargé d’affaires colombien pour leur rappeler que les mesures prises par M. Castillo la semaine dernière, qui ont conduit à son arrestation, constituent un «coup d’État».
Mercredi dernier, l’ancien président a annoncé la dissolution du parlement et décrété un gouvernement d’exception. Cette décision n’a pas été soutenue et finalement le Congrès de la République l’a démis de ses fonctions et le ministère public l’a arrêté pour rébellion.






