
Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont réitéré ce vendredi leur engagement à agir de manière unie face à la pression migratoire et à parvenir à un accord pour un pacte «résistant aux abus» avant la fin de la législature en 2024, en rappelant les questions clés telles que le renforcement de la frontière extérieure, l’accélération des retours et une meilleure coopération, qui sont sur la table depuis deux ans sans parvenir à résoudre les divergences fondamentales.
«S’il y a une chose que nous avons apprise, c’est que les réponses sont nécessairement européennes. Nous nous félicitons de l’esprit de confiance et de coopération dans lequel les ministres se sont réunis. Elle a été différente de l’esprit de la crise de l'»Ocean Viking» qui a permis aux forces populistes de dire que l’Europe n’est pas capable d’apporter des réponses. Aujourd’hui, les ministres ont montré que ce n’est pas vrai», a déclaré le vice-président de la Commission européenne chargé des migrations, Margaritis Schinas, à l’issue de la réunion extraordinaire des ministres de l’intérieur convoquée à Bruxelles pour désamorcer les tensions liées au débarquement du navire de l’ONG.
Les Vingt-sept ont souligné l’importance de tout mettre en œuvre pour trouver un compromis sur la réforme de la politique européenne d’asile et de migration avant la fin du mandat actuel de la Commission en 2024.
Les ministres se sont accordés sur l’objectif de disposer d’un système d’asile et de migration durable, résistant «aux abus» et également capable de faire face aux conséquences du débarquement des migrants à la suite d’opérations de sauvetage en mer.
Au cours de la réunion, les États membres du bassin méditerranéen ont appelé à plus de solidarité pour pouvoir accueillir les personnes arrivant par la mer, ont indiqué des sources diplomatiques à Europa Press.
Selon M. Schinas, «tous les ministres» ont soutenu le plan de la Commission européenne avec une vingtaine de mesures, dont la réactivation de la plateforme de relocalisation volontaire, posant ainsi les bases pour avancer lors de la réunion du Conseil intérieur de décembre.
«La migration ne devrait pas être une question qui intoxique la politique, nous devons apporter de la normalité au débat et continuer à montrer que l’Europe fait partie de la solution, a déclaré le commissaire grec, citant en exemple la gestion par l’UE de l’accueil des réfugiés ukrainiens et la réponse à la migration orchestrée par le Belarus il y a un an.
Les ministres européens de l’intérieur se sont réunis ce vendredi lors d’une réunion extraordinaire visant à «faciliter le dialogue» entre les pays, afin de tenter de réduire les tensions causées par des désaccords tels que celui qui a conduit la France à rompre récemment avec la relocalisation volontaire des réfugiés, après la crise vécue avec le bateau de l’ONG «Ocean Viking», dont l’Italie a refusé l’arrivée.
Entre-temps, Bruxelles a présenté un plan d’action comportant une vingtaine de mesures, dont la réactivation de la plateforme de relocalisation volontaire convenue cette année, qui peut servir de «pont» vers le mécanisme permanent existant dans le cadre du Pacte sur les migrations et l’asile. M. Schinas a annoncé que Bruxelles allait lancer un plan similaire pour la région des Balkans avant le sommet UE-Balkans qui se tiendra à Tirana le 6 décembre.
Cela fait maintenant deux ans que M. Schinas, ainsi que la commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson, ont présenté une proposition de réforme de la politique de migration et d’asile afin d’établir un équilibre entre la solidarité et la responsabilité des pays de l’UE, qui cherche à combler le fossé entre les pays du sud plus exposés et d’autres, comme la Hongrie, qui refusent tout accueil.
Le pacte propose des mesures contraignantes, dont un mécanisme de répartition de l’accueil des réfugiés entre les partenaires qui permettra aux gouvernements qui ne veulent pas assumer leur part de contribuer financièrement, ainsi qu’un renforcement du contrôle de la frontière extérieure de l’UE et une relance de la coopération avec les pays d’origine et de transit des filières irrégulières pour freiner les départs et accélérer les expulsions.
Ce débat est d’autant plus important à l’heure où, selon les données de Frontex, au cours des dix premiers mois de l’année, quelque 275 000 entrées irrégulières ont été détectées aux frontières extérieures de l’UE, soit 73 % de plus qu’au cours de la même période l’année dernière. Il s’agit du record le plus élevé pour les 10 premiers mois de l’année depuis 2016.






