
Le Parti démocrate (PD) a annoncé vendredi que l’eurodéputé Andrea Cozzolino, chef de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb, a été suspendu «à titre de précaution» de ses fonctions de membre du parti italien de centre-gauche dans le cadre du scandale du «Qatargate».
«Les députés ont résolu de suspendre l’honorable Andrea Cozzolino du registre des membres et des électeurs du PD, ainsi que de tous les organes du parti dont il pourrait être membre», a indiqué le parti dans un communiqué.
La décision, prise par la Commission nationale des garanties, sera en vigueur «jusqu’à la clôture des enquêtes en cours par la justice» et vise, selon le parti, à «protéger l’image» du PD, dirigé par l’ancien Premier ministre Enrico Letta.
Francesco Giorgi, partenaire de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili et arrêté dans le cadre de l’opération anti-corruption pour des pots-de-vin versés par le Qatar, a mis en cause M. Cozzolino dans une déclaration à la police jeudi.
Selon Le Soir, M. Giorgi, l’assistant parlementaire de M. Cozzolino, a reconnu son rôle dans l’organisation utilisée par le Qatar pour corrompre des députés européens et des assistants du Parlement européen afin d’obtenir un poids politique et économique dans l’UE.
Il a déclaré qu’il était chargé de gérer les paiements, indiquant que tant Cozzolino que l’eurodéputé belge Marc Tarabella ont bénéficié du système par l’intermédiaire de l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri.
Les documents auxquels le quotidien belge a eu accès montrent que Panzeri, Cozzolino et Giorgi avaient des contacts avec les services de renseignement marocains et l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmun. Dans le cadre de l’opération, la police belge a trouvé plus de 1,5 million d’euros en espèces lors des perquisitions effectuées dans la résidence de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, et de M. Panzeri.
C’est l’arrestation du père du socialiste grec dans un hôtel de Bruxelles avec une valise remplie de «plusieurs centaines de milliers d’euros» en liquide qui a prouvé le «flagrant délit» et permis aux autorités d’arrêter le vice-président de l’époque, qui a été démis de ses fonctions mardi lors d’un vote du Parlement européen.
Le tribunal de première instance de Bruxelles a prolongé mercredi la détention provisoire de plusieurs des personnes arrêtées dans le cadre du complot. Dans le cas de Kaili, elle restera également en prison au moins jusqu’à sa comparution devant le tribunal le jeudi 22 décembre.
Source: (EUROPA PRESS)