L’ancien Premier ministre péruvien Guido Bellido a spéculé jeudi sur «l’état psychologique» de l’ancien président Pedro Castillo lorsqu’il a lu le message annonçant la dissolution du Congrès mercredi et a demandé qu’un «test toxicologique» soit effectué sur lui car il pourrait «avoir été induit».
«L’état psychologique de Pedro Castillo lorsqu’il a lu le message à la nation montre qu’il n’avait pas toutes ses facultés, ce qui nous amène à présumer qu’il a pu être induit, un test toxicologique est nécessaire de toute urgence», a-t-il déclaré.
«Ceux d’entre nous qui ont élu Pedro Castillo comme président de la République exigent la tête de la personne qui a rédigé le message présidentiel en sachant que le Congrès ne pouvait être dissous en dehors de la loi. L’auteur intellectuel doit répondre au peuple», a exigé M. Bellido sur son profil Twitter.
M. Bellido, le premier des cinq premiers ministres de M. Castillo, a déclaré qu’il existe des «indications» selon lesquelles l’ancien président «a été contraint de lire le message» annonçant la fermeture du Congrès. «Celui qui a rédigé le texte l’a fait dans le but de plaider pour la vacance du poste», a-t-il spéculé.
M. Bellido a insisté sur cette théorie dans les médias péruviens, d’où il a accusé «les conseillers du président» de lui avoir «fait un lit», tout en précisant que s’il ne cherche pas à le «victimiser», il ne cherche pas non plus à l'»enterrer».
«C’est un fait très regrettable, ça a été une décision vraiment désastreuse de choisir de fermer le Congrès de la République», a-t-il déclaré sur la radio RPP.
Bellido a exigé que les «architectes» présumés de la chute de Castillo soient retrouvés. Une théorie qui, au Pérou, pourrait impliquer l’ancien premier ministre Aníbal Torres et son successeur, Betssy Chávez, qui étaient avec l’ex-président lors de son arrestation.
Celui qui a directement visé l’ancien Premier ministre Torres est le secrétaire général du Pérou Libre, Vladimir Cerrón, qui a affirmé qu’il avait «écarté» Castillo du parti, «lui enlevant sa principale base politique» et favorisant la «dissidence» parmi les congressistes du parti.
«Aníbal Torres était le président de facto», a-t-il écrit sur Twitter. M. Cerrón a accusé l’ancien premier ministre d’avoir «fractionné» le banc péruvien et de «mépriser» son programme. «Il l’a emmené pour ‘dissoudre’ le Congrès et a préparé un discours de coup d’État comme un bon ‘fuji'», a-t-il dit en référence aux Fujimoris.